DO – la voie
« Le but n’est pas le
but, c’est la voie » Lao-tseu
Il aura fallu du temps pour que je comprenne
que ce monde est devenu virtuel.
Un demi-siècle d’introspection, d’acceptation,
d’assimilation, de rejet, et de conflits intérieurs pour découvrir que nous
nous trompons complètement sur le concept du bonheur.
Nous démarrons un cycle de vie avec un
« do », un cheminement, et nous intégrons cette route sans issue que
nous offre notre environnement social.
Le but de chacun, n’est plus de se concrétiser
spirituellement et humainement.
Nous pensons que le bonheur n’existe que par
l’assimilation de matérialité. Nous sommes des drogués en manque de bonheur permanent.
Nous vivons des bonheurs éphémères à chaque plaisir d’un instant.
La quête de l’épanouissement passe
paradoxalement par le dépouillement de soi.
Et dans ce monde, à l’aube de l’intelligence
artificielle, nous sombrons dans l’apparence et la perte des valeurs d’humilité
et de cohérence collective.
Aristote pensait que l'Homme est destiné à
vivre dans la société. Un être humain ne peut pas vivre naturellement en dehors
de la société. Mais il considérait possible de voir un Homme vivre hors de la
cité par le hasard des circonstances,
L’être humain a changé. Son mode social s’est
vu modifié par les constructions économiques. La population humaine s’implique
selon le pouvoir à la transformation de l’individualité en collectivité. Cela
passe par la perte des libertés au nom du groupe, et l’assimilation collective
des pensées. Le principe d’équilibre naturel, le yin et le yang, entraîne une
augmentation individualiste, telle qu’on la voit sur les réseaux, où chacun
crie son identité propre. Mais alors que tout excès nuit, il permet de
recentrer celles et ceux qui en prennent conscience vers l’équilibre.
Le problème est que la démarche du bonheur
permanent passe par un effondrement des perceptions de départ. La plupart des
personnes qui retrouve la voie vers l’épanouissement vivent préalablement une
crise existentielle.
Cela peut provenir d’un accident de vie ou
d’une dépression. Dans tous les cas la perte de son corps, l’affaiblissement ou
l’épuisement va entrainer une remise en question de tout ce en quoi était fondé
l’équilibre de départ.
Et comme l’a bien expliqué Siddhârta
Gautama : si le fil de pêche est trop tendu, il casse, s’il est lâche, il
ne sert à rien. La voie du milieu est que ce ne soit ni trop, ni trop peu.
Nous faisons tous cette expérience de l’excès
en trop ou trop peu. Notre environnement social nous y oblige et nous n’avons
pas l’enseignement de départ qui permettrait de suivre cette « voie du milieu ».
Mais cette obligation n’est pas créée par le
concept du but, d’objectif ?
Etre l’enfant parfait qui réponde au désir de
ses parents, avoir des diplômes, ne pas décevoir le groupe social, trouver du
travail, une belle maison, une belle voiture, des belles vacances, des enfants,
avoir une vie matérielle remplie…
En synthèse le culte de la réussite et la peur
de l’échec en suivant la direction sociale consumériste qui nous est exemplarisée.
La question est la suivante, est-ce que
l’échec dit social n’est pas finalement une autre forme de pensée, de « but »
et ne fait-il pas partie d’un cycle d’effondrement comme évoqué
précédemment ? L’échec n’existerait pas, il ne serait qu’une prise de
conscience de son erreur de cheminement vers le bonheur ? Et permettrait
de se réaliser pleinement ?
Avoir un sens à sa vie est une question
fondamentale pour chacun d’entre nous. On nous engage dès notre naissance sur
un chemin de vie qui correspond au groupe social dont nous sommes issus. Ainsi
le but occidental depuis des décennies est axé sur la concrétisation de biens
matériels, de matérialités. Mais en fait, la matérialité ne devrait pas être
présentée comme un but mais comme un outil pour se réaliser. Présentée comme
l’accession à un bonheur construit autour de ce que procurent les biens
matériels selon les règles et dogmes du groupe social établi. C’est un cercle
vicieux qui fait que la dépendance s’accroit avec la possession.
La réalisation de soi, la voie, n’a elle pas
pour but de libérer l’homme ?
Le premier principe n’est-il pas de s’aider
soit même avant de vouloir aider les autres ?
Etre égoïste « pour soi-même » n’est
pas nécessairement une erreur, c’est parfois une solution.
Prends soin de toi pour prendre soin des
autres, aime toi pour aimer les autres, comprends toi pour mieux comprendre les
autres, soigne toi avant de soigner les autres. Libère toi afin de libérer les
autres.
« Tout
comme la personne égoïste est incapable d'aimer, la personne qui est
obsédée par les autres, qui se consacre intégralement à ceux qui l'entourent et
qui se déconnecte d'elle-même, en est également incapable » (définition l’égoïste
peut il aimer ? internet)
Par cette définition on constate simplement
qu’il est nécessaire de s’occuper de soi, sans entrer dans un égocentrisme ou
au contraire une abnégation
Au-delà de chaque construction sociale issue du
groupe familiale et sociale, il est donc important de se consacrer d’abord à
soi-même. Redonner un sens à sa vie et prendre la voie qui permet de contribuer
à sa réalisation, en replaçant les outils matériels dans leurs boites, et de
dénouer les nœuds de notre vie passée afin de mieux aborder celle qui vient.
Il n’y a pas d’âge pour cela, le temps n’est
pas une barrière.
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