Seule dans la nuit
Il l’a frappe, dès
qu’il peut. Pourtant quand ils se sont rencontrés, ils se sont aimés. Mais
déjà, il y avait ce petit quelque chose qu’elle n’entendait pas, qu’elle ne
voulait pas entendre. Il est beau, viril, une star du lycée, un artiste
incompris de la télé réalité. Peu importe le travail qu’il fait, qu’il fera,
c’est celui qui ne fait pas tâche lorsqu'on le rencontre. Le fauve de la
jungle, pas assuré, et surtout, surtout, il s’intéresse vraiment à
moi…STOP ! ALARM !!
N’as-tu rien vu
venir ? C’est à ce moment qu’il faut tout arrêter ! Ce garçon, c’est
la violence personnifiée, le manipulateur en mal d’âmes à torturer, le sérial
killer des cœurs généreux.
Elle, c’est tout
amour, c’est un cœur maquillé en être humain. Elle veut être aimée, elle veut
aimer aussi sans limite, sans complexe, sans faille. Elle est sincère aussi,
elle dit les choses quand elle doit le faire, mais elle est sans violence.
HALTE ! Je te le dis, tu es un pot de miel à ours, un mouton à loup, Bambi façe aux chasseurs...
Les chasseurs de
cœur sont légions dans notre univers. Ils cherchent la proie facile, celle qui
embaume de bonheur les pièces dans lesquelles elle se trouve, et crée de la
bonne humeur dans les endroits sans lumière.
Elle qui brillait au
soleil, elle est seule dans la nuit…
Ils l’a violent, la
battent en même temps. Elle était juste « désirable », une fille
jolie, qui aime être belle, et se vêtir en conséquence. Elle n’avait pas
accordé de retour aux propos vulgaires de ces trois hommes. Elle n’a rien fait
de plus. Cela a suffi pour qu’ils l’a suivent et qu’ils aillent au plus profond
de leur bestialité. Si elle s’en sort, s’ils décident de ne pas la tuer pour la
réduire au silence, ou juste pour le « fun », ils l’a menaceront de
représailles sur elle, sur sa famille, sur son enfant qui lui attend sa maman
qui ne rentre pas. STOP ! Ne les écoute pas ! Tu n’es pas coupable,
tu es VICTIME ! Et mortifiée dans ta chair, tu vas te relever, en parler,
le crier, les montrer au grand jour. NON ! Tu n’es pas la méchante, la
salope, la provocatrice qui était d’accord, tu es celle qu’on a dégradée,
méprisée, humiliée et tu porteras cette souillure toute ta vie. Donc tu as le
droit de dire et d’être vengée. Et tant pis s’ils ont une famille, enfants,
femme, un boulot sage et une vie rangée et que tu vas détruire tout cela. Leur
épouse doit savoir avec qui elle vit, les enfants quel est ce père, les
collègues, et féminins le risque qu’elles prennent en travaillant avec lui, et
les voisins le danger pour leur fille adolescente délurée excentrique mais
tellement jolie !
Elle qui était la
beauté incarnée, elle est seule dans la nuit…
Il l’a tuée. Un
féminicide, mais pour lui, normal…elle le méritait, elle était trop
« grande gueule », il fallait la corriger pour qu’elle se taise un
peu. Et c’est quoi cette liberté, cette égalité ? Ca va pas non, monsieur
le juge, une femme c’est une femme, elle doit être aux ordres.
Moi, Monsieur le Juge, je vais travailler, alors je rentre de l’argent
pendant qu’elle élève mes enfants, me prépare mon repas, et quand j’ai envie de
la bagatelle…et Monsieur le Juge, on est des hommes quoi !
Oui c’est un peu ma
chose, mais elle profite de mon argent, c’est normal que j’en ai pour mon
argent !
Elle, elle me refuse
mon petit coup du soir, elle me parle de liberté et d’égalité. Ok on est en
France, mais c’est pour le peuple, pas pour les femmes !
Quelques coups de
couteau, une défenestration, une balle ou deux, voire le coup du bélier avec ma
voiture !
Stop, tu ne devais
pas mourir, c’est plus qu’un crime, c’est une condamnation à mort pour le
coupable, on ne pardonne pas ce qui n’est pas pardonnable, et le droit d’être
ne peut être tué, la loi du talion doit s’appliquer.
Elle qui était
libre, elle s’est éteinte dans la nuit…
Messieurs, vous qui
croyez que dans vos actes quotidiens s’inscrit sans scrupule l’usage du fort
sur le faible, je vous condamne. Je n’ai nul besoin de tribunal pour prendre
cette décision, elle n’a pas à être discutée. Dois-je vous rappeler que toutes
les religions ont la même origine,
Et que dans ces
écrits, il n’est inscrit nulle part que l’homme a droit de vie et de mort sur
la femme.
Passons la pomme et
le serpent tentateur qui finalement fait bénéficier l’homme de la connaissance
alors que la femme aurait pu garder cette compétence à elle-seule.
Que la tentation n’est
donc nullement femme mais bien du domaine de notre être supérieur dont l’ambition
fut de tenter et qu’étant omniscient il savait bien que cela allait se passer.
Et que donc la femme
ne fut qu’une victime, assurément la première depuis que le monde est monde.
N’en déplaise à
Darwin, n’oublions pas que la femme et l’homme s’élevant comme Lucy sur deux
jambes dans les hautes herbes afin de repérer les prédateurs et se déplacer,
furent assurément égaux dans la cueillette et la survie.
Et enfin n’oublions
jamais, messieurs, que la femme
fait que nous existons car sauf erreur, il ne nous est jamais arrivé de porter
une vie, en dehors de microbes et autres parasites en tout genre.
Je revendique pour
ma part dans ma foi l’idée forte que l’être supérieur est définitivement féminin
et à ce titre je crois que l’homo inférieur se justifie chez tous les masculins
qui n’ont pas compris que l’avenir sera femme ou ne sera pas. Et ces hommes, je
les condamne car de la pierre de lapidation, moi qui n’ai pas péché, j’en
userai contre ces hommes.
Tu n’es plus seule
dans la nuit.
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