Mort d'un immortel


Je me présente : mon nom est Dhyo. Je suis un être de pleine conscience. Que cela signifie-t-il ?
Vous en connaissez des célèbres, Jésus, Siddhârta, Gandhi ou l’abbé Pierre, et d’autres que vous croisez tous les jours sans le savoir et qui vivent dans l’humilité.
Je suis immortel, comme vous, mais à la différence que je le sais. Comment ?
Tout simplement car progressivement dans mes divers stades de cette vie, les souvenirs des vies antérieures se sont réveillées.
Vous pouvez tous devenir immortels, c’est la chose la plus facile si ce n’est que le préalable est complexe : vous devez déverrouiller tous les verrous éducatifs, sociologiques et environnementaux.
Vous n’avez pas besoin de clé car vous êtes la clé !

Je viens des origines de l’humanité. J’ai vécu par instinct primal, dans le seul but de vivre le plus longtemps possible dans mon état néandertalien. Chassé tant par les grands carnassiers que par les hommes d’après. Mais nous savions déjà que le corps n’était qu’un réceptacle.
Mort dans la neige, puis revenu et mort à nouveau. Je me rappelle dans mes multiples existences être mort à la naissance, avoir été violée lorsque j’étais femme. Avoir souffert tant de fois de morts différentes, j’ai compris que la vie est si belle et si douloureuse. J’ai massacré des hommes, femmes et enfants lorsque j’étais soldat babylonien, adorateur d’Ishtar la Déesse de ma cité.
J’ai été scribe à l’époque d’Akhenaton (Amenhotep IV) que j’ai admiré et suivi jusqu’à ma mise à mort par les prêtres d’Amon pour hérésie.
J’ai entendu parler d’un prince qui se nommait Siddhârta Gautama et qui prêchait que tout était souffrance. J’étais à l’époque Hijra et j’ai entamé ma découverte de cette nouvelle discipline. Morte jeune, je me rappelle ensuite avoir vécu avec ma sœur en Palestine, comme bibliothécaire et avoir alors rencontré un homme qui prétendait être le fils de l’éternel et qui se nommait yeshoua.
Je suis mort terrassé par les hordes musulmanes en terre sainte, moi soldat de l’ordre du christ.
Une multitude de vies, et de morts se sont succédé dans tout cela. J’ai été prêtre-inquisiteur et j’ai même noyé dans le cadre de la question, alors que nous nous étions déjà croisé dans d’autres vies antérieures, la sorcière cathare qui est aujourd’hui mon épouse. Le monde de la réincarnation est fou.
J’ai pleuré mon mari et mes fils morts pendant la guerre qui opposait les prussiens et le français en 1871, dans ma Lorraine que mes vies successives n’ont plus quittées jusqu’à ce jour.
J’ai pris conscience progressivement de mon immortalité alors, mais j’ai souhaité poursuivre et avoir les enfants que je voulais voir grandir. Le sort a voulu que je naisse homme, mon âme elle est restée cette femme regardant dans les champs au matin l’horizon qui ne lui rendra jamais sa vie passée.
Ma vie est à plus de la moitié passée quand je prends conscience de mon immortalité. Je retrouve autour de moi tous les proches qui ont un vécu d’autres vies avec moi : mon épouse, mes proches et certains amies et amis. Le monde de la réincarnation est petit. Il n’y a aucun hasard.
La plus grande souffrance, à mon sens, c’est l’oubli. Mais nous devons apprendre, et nos vies se recalent sur l’enseignement qui nous a fait peine les vies antérieures. Et quand vient la compréhension liée à l’enseignement, alors vient la révélation simple : nous sommes immortels. La vie est un cycle et la mort un autre. Et peu importe que vous soyez riche ou pauvre, en bonne santé ou malade, croyant ou athée, homme ou femme, ou les deux, vous avez quelque chose à apprendre dans cette vie que vous vivez. Et simplement découvrir ce que vous devez comprendre, afin d’ouvrir les portes de la vie éternelle.
Bien sûr le corps meurt. Cela est le premier enseignement. Utilisez votre corps comme un véhicule. Soignez-le car il doit vous permettre de finaliser votre cycle d’existence présente et votre enseignement. Ne lui imposez pas non plus des rythmes qu’il n’est pas capable de supporter au risque de l’user prématurément.

Je marche parmi mes semblables, et je vois qu’ils se comportent en insectes, attiré par la lumière qui finit par les bruler. Comment leur expliquer qu’ils ont un temps infini pour pouvoir vivre et grandir.  Tout est souffrance, de la naissance à la mort et de la renaissance à la fin de la vie dans la grande roue qui  nous transforme en engrenage perpétuel.

Je croise les êtres vivants, animaux, végétaux, minéraux et je vois chez eux aussi cette parcelle d’immortalité. Et croyez-moi, la vie qui peuple notre planète est bien plus en avance que nous. Les humains déforment leur environnement. Malheureusement, on faisant cela, les humains détériorent leur capacité à renaître.

Je sais maintenant que je vais mourir. La fin du cycle c’est le néant, l’extinction. En effet, en détruisant notre environnement, nous nous condamnons. L’énergie est le fondamental de notre élévation. En la modifiant, en la détruisant, l’homme se  condamne. Et il entraîne avec lui l’extinction de toutes les espèces, animales, végétales, minérales et les vies immatérielles et énergétiques.

Le froid de la mort éternel étreint mes membres d’immortel, la flamme de ma vie est mourante.

Et vous, qui découvrez votre immortalité, êtes-vous prêt à mourir…



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