Le confort de l'inconfort

Il existe en chaque être vivant un émetteur puissant qu’on nomme « émotion ». La définition de l’émotion se résume à deux axes : Un état intense, caractérisé par des troubles divers, et un état affectif de plaisir ou de douleur nettement prononcé.

Dans notre quotidien, à chaque microseconde de notre existence, il y a des déclencheurs émotionnels. Certains les subissent, certains les annihilent, certains les absorbent, certains les cachent, certains les combattent.

Je vous invite à réfléchir sur votre propre vision des facteurs émotionnels et de la manière dont vous les recevez. Cela permet de bien comprendre que votre existence passée a été marquée. Toutes ces traces de votre vécu sont inscrites au siège de votre réaction immédiate. Dès lors que vous êtes en proie à une émotion, c’est votre traducteur émotionnel interne qui vous informe.

La capacité à ne pas subir une émotion, c’est de bien comprendre son traducteur émotionnel.

Par exemple, à chaque fois que Monsieur X est repris sur son travail, il s’énerve et à un comportement d’intériorisation. On constate que Monsieur X est « susceptible ». On donne donc un terme, pour justifier son comportement. Monsieur X a vécu dans une famille exigeante dont l’enseignement principal est de ne jamais commettre d’erreurs. Monsieur X avait un côté bohème qui l’amenait à être recadré de ses erreurs. Monsieur X est donc en proie à ses émotions lorsqu’il se retrouve dans cette situation. La prise de conscience de soi-même est un remède pour comprendre et reprogrammer son traducteur émotionnel.

Notre époque a le culte de la méditation. Les populations occidentales cherchent dans cette pratique et d’autres activités par ailleurs le moyen de sortir des états émotionnels. Mais paradoxalement notre civilisation judéo-chrétienne n’a pas été éduquée comme le sont les civilisations asiatiques au concept fondamental de l’énergie et du soin du corps par l’esprit. La méditation n’est pas une aspirine qu’on prend lorsque l’on a mal à la tête. Il est essentiel de prendre conscience de l’immédiateté de nos émotions et de rechercher ce qui la cause.

Le mal-être est un ensemble d’émotions qui empêche véritablement chaque être vivant d’exister. Chez les plantes, cela se ressent par la dégradation de son être végétal, l’absence ou le manque de fleurs et de fruits, puis la disparition. Certains diront que les plantes n’ont pas d’émotions, l’expérience de Cleve Backster, il semblerait que ce soit bien le cas contraire, et que les plantes soient réceptives à ce qui se passe dans leur environnement (1).  Pour les animaux domestiques ou en captivité, leur état général dans certains cas est très représentatif des émotions qu’ils ressentent. 

Il faut bien comprendre que le facteur initial à la fin de vie est dans la majorité issue des émotions. Le stress, les maladies immuno-dégénératives, les dépressions et autres maladies et douleurs sont des résultantes directes ou indirectes des émotions subies (2). « Selon l’association médicale américaine, 75% des problèmes de santé sont causés par nos émotions. On entend par exemple souvent dire que le stress est l’ennemi n°1 de la santé. Mais il existe aussi d’autres émotions primaires négatives comme la colère, la tristesse, la solitude, l’ennui, la culpabilité et l’inadéquation qui peuvent nous atteindre moralement. Il faut donc lutter chaque jour afin qu’elles n’aient pas de conséquences néfastes sur notre santé… »(2). Aujourd’hui, on entend parler de thérapie émotionnelle et les pratiques de soins alternatifs basés sur l’alliance corps-esprit en globalité est un axe de travail sur les émotions. Les pratiques d’arts chinois sont aussi un préalable à la compréhension de l’émotion.
L’impact émotionnel est donc réel et tangible dans ses conséquences tant sur notre moment présent que sur notre futur car il affecte notre santé. Pourtant ces émotions sont nécessaires, car il est clair qu’à contrario, les émotions positives ont un réel pouvoir de guérison. De plus en plus de théories très sérieuses (parfois aussi fantaisistes) démontrent que les émotions ont une importance sur la guérison de personnes malades.Le besoin le plus essentiel chez l’humain réside principalement dans la recherche d’un confort. Depuis la nuit de l’émergence de l’être bipède, sa préoccupation fut de répondre à ses besoins primaires et de survivre. C’est le « primo-confort ». Cette recherche n’est pas source d’émotions durables négatives, car tel l’animal sauvage, les émotions sont conditionnées à l’instinctif et à l’instant présent.Puis vint le « post-confort », c’est le besoin de combler plus que ce que l’on nécessite pour survivre et l’émotion devient constance et répétition. Ce n’est plus seulement subi, c’est utilisé. Le 21^ème siècle est abondant en manipulateur de tout niveau, jusqu’au terrible pervers narcissique, dont l’usage de l’émotion est devenu arme pour ces personnes sans aucun état d’âme. On peut voir en ce changement de comportement une déviance dans le traducteur émotionnel.Le genre humain est généralement dans une troisième phase qui est le « insu-confort ». En fait chacun réfute son inconfort émotionnel en le rattachant à un confort superficiel. « Je ne suis pas bien émotionnellement, mais j’ai une maison, une voiture, un mari ou une femme, et un travail. J’accepte cette inconfort afin de garder mon confort, donc je stresse, j’ai des problèmes de santé mais je dois faire avec car… ». Certaines personnes arrivent à trouver l’équilibre entre leur vie matérielle et leur vie émotionnelle, sans pour autant finir dans un temple bouddhiste ! mais ces « êtres sublimés » ont souvent parcouru de longues périodes de « galère », d’inconfort, afin de construire ce qu’ils souhaitaient réellement faire de leur vie. Gagner de l’argent, et donc créer du matériel pour combler un besoin de confort simplement matériel ne conduit pas nécessairement à un confort émotionnel tout au contraire.Il n’est nullement besoin de vivre dans un tonneau et de se défaire totalement du monde matériel pour être mieux émotionnellement. Il semble plus important de savoir écouter l’information de notre traducteur émotionnel pour mieux en comprendre l’origine. Le siège de l’émotion c’est le cœur, le cerveau est un activateur de l’information émotive et le corps est l’expression de l’émotion.La méditation est un moyen d’écoute, mais pas seulement. Lorsque l’on exprime ce que l’on veut faire vraiment, on crée des réactions émotionnelles positives, plaisir, bonheur, passion, joie. Et plus important encore la science émotionnelle est bien plus présente aujourd’hui. On parle d’intelligence émotionnelle « IE » qu’on positionne au-dessus du « QI » traditionnel. On s’aperçoit que les facteurs émotionnels ont un impact sur la santé et sont aussi guérisseurs. De plus en plus de personnes se tournent vers les thérapies et activités qui interviennent sur l’émotion. Le stress est l’émanation d’une civilisation qui ne sait plus gérer son traducteur d’émotions et y répondre. Il semble pourtant que le principal moyen d’être dans le mieux est l’amour de soi et des autres. Jésus Christ serait-il avant tout un précurseur dans cette nouvelle thérapie ?

(1)      https://www.inrees.com/articles/Quand-les-plantes-ressentent-nos-intentions/

(2)      https://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/DossierComplexe.aspx?doc=lien-cancer-emotions