Devenir soi-même


« Ce n’est pas en suivant les pas d’autrui qu’on arrive à tracer son chemin ».
(Jiang Zilong)

Les fondamentaux de l’humanité, c’est la transmission du savoir. Nous avons depuis l’origine progressé en enseignant à nos enfants ce que nous savions faire. Au départ, sans être un voyageur du temps, les enseignements étaient assurément d’ordre de la survie. Cela devait aller des règles du groupe, avec les hiérarchies à respecter (force et crainte comme dominantes), et les principes pour reconnaître et éviter les prédateurs. Concernant l’alimentation, autre besoin nécessaire, on devait apprendre à reconnaître les plantes comestibles et celles à éviter (et qui avaient certainement rendu malade, voir tué un de nos ancêtres dégustateur). La gestion du feu est aussi devenue une compétence à transmettre, puis la reconnaissance des tribus, amicales et belliqueuses.
Lorsque l’homme est devenu son propre prédateur, et ayant éliminé toute autre forme de prédation que lui-même il sortit de la caverne et entreprit son développement de manière rapide. Eleveur et agriculteur, le groupe social de départ est devenu un ensemble de groupes moins importants et toujours en expansion.
On peut alors se poser une première question : l’homme n’aurait-il pas du continuer à vivre en un seul endroit, telle la caverne, afin de permettre une autre évolution que celle que nous connaissons ? Prenons le cas de certaines tribus indienne d’Amazonie, n’y a-t-il pas un équilibre que nous avons perdu ?
Notre culture économique, sociale et religieuse nous a entaché du principe de libre-arbitre. C’est d’autant plus paradoxal que c’est ce que nous aurait donné notre divinité (point commun dans la bible de Jérusalem, source des trois principales religions Juive Islamique et Chrétienne). Pourtant le libre-arbitre devrait être la base de l’enseignement auprès de tous.
Dans le monde que j’ai visité, l’intuition et le libre-arbitre sont les fondamentaux éducatifs.
Dès la naissance d’un enfant, l’ambition de son entourage est de ne pas intégrer dans son mode de pensée vierge autre chose que sa propre construction intellectuelle. Cela vous semble simple, et cependant c’est extrêmement compliqué pour nous dans notre monde.
En effet, lorsque nous avons un enfant, et ce à partir du moment où il est né, nous initialisons son esprit. Je vous explique : chaque émotion, chaque odeur, chaque geste et chaque son s’intègrent immédiatement en information chez le nouveau-né. Nous savons que 80% de notre communication est non-verbale, et cette partie de communication est la première forme de contact entre un enfant et nous-même.
Dans ce monde idéal, les parents n’interfèrent pas avec le développement de leurs enfants. Tous les enfants sont ensemble, au sein du dôme de vie,  avec l’intégralité des adultes. Et l’intimité, me direz-vous ? Chacun est libre de s’isoler dans des endroits conçus pour répondre à ce besoin. Mais le concept principal est le regroupement social. Pour les enfants, l’unicité n’existe plus. Ils sont un groupe dans le groupe, et s’enseignent ce que chacun a découvert, et apprennent l’un des autres. Car la personnalité de l’enfant se fait dès les premières années de vie. Il va construire à partir de ce qu’il a vu et reçu des expériences qu’il a faites. Pour que notre monde fonctionne, il faut dès le commencement agir pour ne pas reproduire nos erreurs. Notre civilisation n’a pas compris la richesse des enfants qui s’auto-construisent. Ces enfants peuvent apporter un équilibre que nous n’avons plus.
Lorsque le temps est venu, dans le monde idéal, les enfants choisissent en fonction de ce qu’ils souhaitent faire de leur demain la voie qui leur correspond. Pour cela, et afin d’éviter l’influence des adultes, il n’y aura pas un enseignant (style instituteur) mais des « apporteurs de savoir ». On ne peut éviter le risque d’influence, et dans ce monde idéal, où la construction propre de l’enfant est prioritaire, un « vérificateur d’influence » suivra régulièrement les enfants pour vérifier que l’esprit n’est pas pollué de pensées qui ne seraient pas sienne. Lorsque l’enfant a finalisé son évolution émotionnelle et est construit mentalement, les enseignements supérieurs sont identiques à notre monde, sauf que l’enfant a une maturité que les nôtres n’ont pas encore à cet âge.
Pour reprendre en synthèse ce que nous devons réfléchir pour une modification sociétale, c’est d’abord de revenir au principe du groupe social le plus important possible, et à un enseignement de vie pour nos enfants sans empreinte de notre histoire émotionnelle. Et cela c’est si simple à mettre en place si nous avons conscience de nos propres déviances éducatives et historiques.
Laissons nos générations futures agir et faire selon leur propres vérités au lieu de les mouler dans un carcan de vieilles illusions et ils seront véritablement ceux qui changeront ce monde dépassé.

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